année 2020
Le samedi 15 août 2020 , les membres de l’association vaucottoise des descendants d’Henri Decroix se sont réunis en Assemblée générale ordinaire à 19 heures , au « bon accueil» à Vaucottes/mer chez Sylvie et Alain Watine.
L’ordre du jour est le suivant :
1/Rapport du président
2/Approbation du procès-verbal de l'assemblée générale précédente
3/Approbation des comptes et quitus à donner au bureau
4/Elections des membres du conseil d’administration
5/Entretien des bois
6/Tennis
7/Questions diverses
-présentation du livre : « Vaucottes, Histoires de famille » (voir note jointe)
1/ Rapport du président année 2020
En préalable, je salue la mémoire des personnes décédées cette année écoulée :
- Francine Hareng née le 5 avril 1935, décédée le 16 avril 2020 fille de Geneviève Boutemy et Robert Hareng
- Alexis D’Hont né le 22 novembre 1966, fils d’Edith Bigo et Jean Pierre D’Hont et beau-fils de Geneviève Bigo, décédé en novembre 2019
Ils enrichissent pour toujours notre patrimoine affectif.
Cette année dont le déroulement a été compliqué pour beaucoup par le fameux coronavirus qui sévit toujours, nous avons pu à nouveau constater l’efficacité des bâches recouvrant le terrain de tennis durant l’hiver.
Hélas, une bâche a été découpée en prévision d’un vol qui n’a pas abouti la moitié de bâche restant était sans doute encore trop lourde pour le voleur.
Je ne sais si c’est le même individu qui a cisaillé le grillage dans le fond du tennis et qui a emporté le petit rouleau ; du coup, avec François Forgeot nous avons cadenassé le rouleau restant , nous remplacerons l’actuel cadenas à clef par un cadenas à numéros, nous mettrons évidemment le même code que pour l’entrée.
J’ai déposé une main courante au commissariat de police de Fécamp le 10 Août. Concernant la bâche découpée, il serait souhaitable d’en racheter une neuve.
Afin de pouvoir entretenir plus facilement les bois nous avons demandé à Daniel Martin de terminer le chemin, le montant prévisionnel de la dépense est de 1000€, le travail aurait dû être réalisé avant notre réunion, mais les circonstances en ont décidé autrement. Ce chemin sera pratique pour un éventuel entretien commun avec les bois de Noël Forgeot et ceux des Bigo ; de plus ce sera un très agréable lieu de promenade.
Ceux qui s’inquiétaient de la saignée créée par ce chemin peuvent constater que la nature a repris ses droits très rapidement.
Concernant l’entretien du bois, Charles Quesnel, notre bûcheron, n’a pas respecté nos accords, c’est à dire qu’il a ramassé le bois débité au lieu de nous le laisser avant d’éclater le bois restant, comme ce n’était pas la première fois que je lui faisait observer son manque de rigueur, j’ai rompu notre contrat avec effet immédiat.
La question maintenant est son remplacement, ce que nous évoquerons tout à l’heure. Toutefois, nous avons rencontré un professionnel « arbres en caux » qui semblait intéressé, mais qui n’a plus donné de ses nouvelles depuis le confinement malgré plusieurs relances.
Le comptage des chauves souris a été effectué comme tous les ans par le groupe mammalogique mais je n’ai pas reçu leur rapport, on peut toutefois trouvé des renseignements sur l’habitat des fours à chaux sur le web.
S’il n’y a pas de questions particulières, nous allons, à présent, passer à l’ordre du jour.
2/Approbation du procès-verbal de l'assemblée générale du 10 août 2019
Le compte-rendu de l'année 2019 est approuvé à l'unanimité
3/Approbation des comptes et quitus à donner au bureau
Les comptes de l'année écoulée sont approuvés à l'unanimité est quitus est donné au bureau
4/ Elections
Il n’y a pas de candidatures nouvelles au poste d’administrateur, tous les membres actuels se représentent et sont réélus à l’unanimité pour une période de 3 ans (A l’issue de cette AG le bureau a été reconduit de la façon suivante :
Président : Guy Watine,
VicePrésident : Hélène Boeuf née Boniface,
Secrétaire : Grégory Dapsance,
Trésorier : Yvette Dapsance née Hareng,
Administrateur : Xavier Tiret, Administrateur : Bruno Hareng)
5/Entretien des bois
Le président rappelle qu’actuellement il y a une commission bois réduite à 3 personnes : Stéphane, François (aussi responsable de la chasse) et Guy (puisque une commission doit fonctionner sous la responsabilité du bureau).
Le président indique qu’Hervé Chavanne l’a contacté pour lui proposer sa vision d’une nouvelle gestion des bois, à l’issue de cet entretien Guy a proposé à Hervé de présenter, à titre d’information, ce concept lors de l’assemblée générale.
La parole est donnée à Hervé qui a privilégié la lecture d’un document à une intervention orale, sans notes, par soucis de clarté par rapport aux nombreux concepts qu’il souhaite partager.
Hervé a indiqué ne pas venir souvent, salué le travail réalisé et remercié pour ce temps de parole accordé.
Il a souhaité intervenir car touché par la découverte de zones déboisées et de la large piste créée.
Hervé est revenu sur plusieurs concepts autour de la nature, de la diversité, de la biodiversité et de l’intervention de l’homme sur la nature qui, rappelle-t-il, « se débrouille très bien toute seule ».
Il a également rappelé que la forêt, et en particulier ce bois, est un capital naturel, ici de plus de 100 ans qui lui confère un statut de « naturalité » et qu’il était classé « natura 2000 » du fait de la présence d’une espèce protégée de chauves-souris dans les fours à chaux.
Afin de tenter de préserver l’intégrité du bois, Hervé propose d’étudier la possibilité de mettre en place des « Contrat Natura 2000 » qui pourraient permettre de bénéficier de subventions européennes (4000 €) en contre partie du respect d’un cahier des charges. Une nouvelle fenêtre de dépôt de contrat pourrait s’ouvrir en 2022-2023 et Hervé propose d’utiliser le temps d’ici là pour se renseigner et étudier les options possibles (il propose de s’en charger).
Il suggère pendant ce laps de temps un moratoire sur les projets impactant le bois.
Un débat s’est engagé à la suite de son intervention avec une partie de l’assemblée amenant à des échanges passionnés autour des questions de biodiversité et d’interventions humaines sur la nature. On pourrait résumer les principaux points de crispation autour de deux visions qui s’opposent :
1/La conviction que le bois Decroix représente un patrimoine naturel de biodiversité exceptionnel et que réduire son exploitation au minimum devient un enjeu pour la survie des espèces.
2/La conviction que l’exploitation qui en est faite actuellement est raisonnée et a un impact minime sur la biodiversité, dans une région où la végétation prolifère très vite, plus vite qu’ailleurs et qu’elle permet à la fois de bénéficier d’un peu de bois de chauffage et d’en jouir agréablement (ballades, chasse..)
Les débats ont évolué « vivement » autour de ces questions ne permettant pas de trouver un accord, ni d’apporter une réponse favorable à la demande d’Hervé.
Le président, usant de son pouvoir, a mis un terme aux échanges qui se prolongeaient, rejeté la demande de moratoire sur la poursuite des travaux (notamment de prolongation du chemin), rappelant que la décision avait été validée lors de la précédent assemblée générale, avec une commande en cours. Il a néanmoins ouvert la porte à l’idée qu’Hervé approfondisse ses recherches, qu’il les partage avec la commission bois pour analyse et décision éventuelle à suivre.
Concernant les coupes en cours Philippe souhaiterait, dans le cas où on trouverait un prestataire pour exécuter le travail, que le contrat prévoit qu’aucune bûche ne soit enlevée avant que tout le bois ait été coupé, compté et évalué.
6/ Lettre de Jacques
Jacques Duval a fait une demande de permis pour la pose d’un abris en bois démontable pour les chevaux sur la carrière, dans la pâture. Le permis a été refusé du fait que l’abris se trouvait à plus de 40 m de la maison. Le maire de Vattetot s’est dit embêté par ce refus. Jacques a donc fait un courrier à l’association demandant l’autorisation à la famille de Vaucottes de réaliser cet abris qu’il démonterait naturellement en cas de plainte. La demande a été accueillie favorablement sous réserve d’une certaine esthétique.
7/ Tennis
Une bâche a été découpée sans doute en préparation d’un vol , il faudra en racheter une nouvelle car l’utilisation de l’ancienne n’est pas très facile.
Le petit rouleau ayant été volé, il est recommandé de veiller particulièrement à la sécurité de lieux.
François indique que la famille Valot semble réserver des créneaux de 2h ce qui limite l’accès aux jeunes . Il faudrait préciser le règlement sur les cas d’affluence.
Stéphane demande si on peut intégrer Benoît Valot à la commission Tennis, il est disposé à aider pour la préparation du tennis ; il est rappelé qu’il n’est pas possible que la gestion soit ouverte à des non-membres de l’association familiale dont la structure est bien définie et non modifiable (membres fondateurs et leurs descendants). Toutefois il est rappelé que Benoît participe déjà à l’entretien du tennis en échange de la gratuité de sa cotisation.
Proposition : envoyer un mail aux membres de l’association à l’approche des travaux au cas où certains seraient disponibles pour aider
8/ Livre de Vaucottes
Suite à une suggestion de Greg, un livre a été réalisé et édité reprenant l’histoire de Vaucottes, les anecdotes et témoignages des anciens.
Guy a préparé une liste sur laquelle il suffit de s’inscrire.
Il coûte 20 euros couvrant l’édition et le transport.
Aucune autre question n’étant à l’ordre du jour, la séance est levée à 20 heures 30.
Le président
Guy Watine
Annexes au présent PV
- Comptes de l’année écoulée (comptabilité sur le site Internet)
- Rapport d’Hervé Chavanne et commentaires
- Note « après-réunion » du président
Intervention Hervé Chavanne – AG du 15/08/2020 – et commentaires
Pour rappeler qui je suis, je m’appelle Hervé Chavanne, je viens de la branche Hareng. Je suis assez sensible aux enjeux écologiques actuels, et de par mon métier je m’intéresse aussi aux possibles solutions. J’aime la nature et j’aime particulièrement le bois DECROIX dans lequel j’ai toujours eu grand plaisir à me promener.
Si j’ai tenu à m’exprimer ce soir c’est parce que j’ai été touché en découvrant ces jours-ci que certaines zones du bois ont été déboisées et qu’une large piste a été créée au niveau des fours à chaux. Ce qui à mon sens impacte
profondément d’une part l’esthétique du bois et d’autre part l’équilibre naturel existant.
Je ne suis pas suffisamment présent à Vaucottes, mais je sais que des personnes s’investissent beaucoup dans l’association, c’est important et je les en remercie. Ce que je voudrais ce soir c’est profiter de l'AG pour ouvrir une discussion en suggérant une approche alternative pour la gestion du bois DECROIX. Merci à Guy de me donner ce temps de parole. Mon intervention va durer 10 minutes, pas plus, j’ai fait de mon mieux pour ne pas la rendre soporifique. J’ai choisi le mode lecture plutôt que le sans notes, car les idées et concepts que je voudrais faire passer sont nombreux.
Pour commencer, je voudrais citer une phrase de Jacques Perrin, acteur, mais surtout réalisateur de films comme Microcosmos ou Le Peuple migrateur, parlant de la forêt française : « La forêt française couvre 16 millions d’hectares aujourd’hui. Chaque fois que nous avons su offrir à la nature un espace de liberté, elle s’est de nouveau épanouie dans toute son exubérance et sa
diversité. La nature se débrouille très bien toute seule, elle n’a nul besoin que nous l’entretenions ».
Il y a dans cette citation les mots Nature et Diversité, qui renvoient au concept de biodiversité, la diversité du monde vivant, autant animal que végétal, si fondamentale au maintien des équilibres naturels. Or la biodiversité en Europe est menacée, elle "s'effondre parfois même au sein des réserves naturelles", ce n’est pas moi qui le dit, c’est un triste constat de l’UICN (l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Pour illustrer mon propos, j’ajouterai au concept de biodiversité le mot beauté, en pensant à la beauté de la Nature, la nature avec un grand N, à laquelle, je crois, nous sommes tous sensibles.
Si je parle de biodiversité, c’est parce que ce concept est au cœur d’un mode de gestion alternatif des forêts, qui prend corps en France comme ailleurs dans le monde, celle des forêts naturelles, aussi appelées forêts en libre évolution.
L’idée en soi est assez simple : il s’agit de laisser ces forêts évoluer sans intervention humaine. On laisse la nature en mouvement, on permet qu’elle exprime toute sa complexité, qu’elle se structure de façon à atteindre progressivement, avec le temps qui passe, un état proche de son état naturel originel. Ce type de gestion a des implications très importantes en termes d’équilibre écologique, car il va fortement contribuer au maintien et à la restauration de la biodiversité. Dans cette optique la forêt doit être vue comme un capital naturel, dont la préservation à moyen et long terme requiert des approches, des mécanismes de gestion alternatifs. Il ne faut pas voir cette vision comme celle d’une écologie à tous crins, elle résulte de nombreux travaux de recherche et fait l’objet d’un large consensus, même si ses objectifs restent souvent compliqués à mettre en œuvre.
Il se trouve que cette voie pourrait justement s’appliquer au bois DECROIX, j’en suis intimement convaincu. Pourquoi cela ?
• D’abord parce que le bois DECROIX est un bois ancien : il a plus de 100 ans, il est constitué d’îlots de vieillissement (c.-à-d. des zones comptant de vieux arbres) et d’îlots de sénescence en formation (c.-à-d. du bois mort en décomposition). Cet état actuel du bois DECROIX, en tout cas sur une partie de sa surface, s’explique par le fait qu’il a été inexploité pendant des décennies, et du coup il se rapproche d’un état de naturalité (on considère qu’une forêt se rapproche de cet état lorsqu’elle est inexploitée pendant 30 à 50 ans)
• Ensuite, cette approche de libre évolution forestière participe aux politiques mises en place sur l’ensemble du territoire, ainsi qu’au niveau européen. Cela afin de créer des continuums de naturalités, on parle de corridors écologiques, entre les aires protégées existantes. Cela va aider de nombreuses espèces dites mineures, vivant hors de ces aires protégées et devenues vulnérables, alors qu’elles sont essentielles au maintien des équilibres naturels, à reconquérir le territoire
• enfin, depuis 2012 le bois est classé site Natura 2000 : les sites Natura 2000 sont des sites naturels classés qui permettent de protéger un certain nombre d’habitats et d’espèces, représentatifs de la biodiversité européenne. La raison de ce classement est due à la présence dans les fours à chaux de 6 espèces d'intérêt communautaire, en l’occurrence des chauves-souris. Une implication particulière est attendue sur les espaces bénéficiant de telles mesures de protection, en particulier en favorisant les bonnes pratiques écologiques. Ce classement a fait l'objet d'une convention entre l’association du bois DECROIX, et deux autres entités de protection de la nature. Il faut savoir qu’en Haute-Normandie on compte 34 sites Natura 2000. Nous avons la chance d’en avoir un près de chez nous !
Voici donc rapidement présentée une possible voie pour la gestion du bois DECROIX, qui pourrait être organisée sur le long terme, avec des éléments expliquant les raisons d’une telle approche. On peut maintenant se demander comment concrétiser tout cela?
Une solution pourrait se trouver dans les CONTRATS NATURA 2000 dits FORESTIERS. Ce sont des contrats signés entre le propriétaire de l’aire concernée, l’Etat et l’Europe, qui s’étalent sur une période de 30 ans. Cela peut paraître long, mais c’est le temps nécessaire pour permettre à une forêt d’évoluer vers un état de naturalité, et de voir à terme se multiplier les îlots de sénescence (pour rappel, le bois mort) si importants au maintien de la biodiversité.
En pratique le propriétaire s’engage à suivre un cahier des charges, avec comme condition première de ne pratiquer aucune activité sylvicole. L’accès au bois reste cependant autorisé, comme un certain nombre d’autres activités telles la récolte des champignons ou la chasse. Il est important de souligner que ces actions donnent droit à une contrepartie financière, sur fonds européens et nationaux, cela afin de compenser les pertes de revenus dues à l’absence d’activité sylvicole. Et les montants peuvent être élevés, jusqu’à 4000 euros/ha, je parle bien ici de montant maximum.
La dernière période pour déposer ces contrats vient de se terminer, en 2020. Une nouvelle période pourrait s’ouvrir d’ici 2022-2023. Je me pose donc aujourd’hui cette question : pourquoi ne pas profiter de ce laps de temps pour se préparer, avec l’aide par exemple de personnes du Conservatoire d’Espaces Naturels, et construire un projet de CONTRATS NATURA 2000 pour le bois DECROIX ? Cela pourrait-il être l’occasion pour certains jeunes peut-être, et des moins jeunes aussi, de s’investir davantage dans l’association ? Je parlais au début de la beauté de la Nature : pourquoi ne pas en profiter pour redécouvrir cette nature telle qu’elle est, avec son exubérance, ses imperfections, ou plutôt ses irrégularités qui la rendent si riche, en redonnant vie aux anciens
sentiers qu’utilisaient nos aïeux. Guy me disait qu’une telle idée avait été émise par le passé. Une partie de l’aide financière pourrait peut-être servir à cette fin. Ou encore à d’autres fins, les idées je n’en doute pas viendront avec le temps. Personnellement, je suis dispo pour m’investir dans cette proposition, en participant par exemple à la commission bois. Et par la même, je voudrais en profiter pour suggérer un moratoire sur les projets impactant et en cours au niveau du bois, en particulier la création de la piste montant sur le plateau.
Compléments sur les débats plus en détail :
Guy a indiqué que les subventions potentielles semblent importantes, mais qu’il faudrait creuser avant de se prononcer. Guy propose que la commission bois, dont Hervé peut faire partie, étudie les avantages et inconvénients.
Stéphane T pose la question de savoir si une majorité d’adhérents serait favorable à cette notion de naturalité qui signifie qu’on ne fasse aucune intervention dans le bois, qu’aurait-on à gagner à cela ?
Le bois est resté inexploité pendant longtemps, les premières interventions remontent à dix ans sur 2 types :
◦ des coupes d’amélioration (même sil existe clairières importantes près des fours à chaux, la coupe reste relativement faible)
◦ des pistes permettant l’extraction de stères de bois de chauffage et faciliter la promenade dans le bois
Stéphane estime que l’impact de l’exploitation du bois est minime sur la biodiversité, dans une région où le climat est très favorable au développement de la végétation et que quand on coupe un arbre c’est pour qu’un autre prenne sa place.
Certains pins presque centenaires tombés sont laissés en décomposition à même le sol, mais ce n’est pas forcément souhaitable de laisser pourrir les bois pour le développement d’insectes.
Hervé évoque le souvenir des sentiers naturels qui impactent beaucoup moins la nature. Hervé reconnaît qu’il y a au fond une question de sensibilité avec deux visions :
◦ un bois qui représente un patrimoine qu’on pourrait souhaiter préserver, voire valoriser
◦ un bois qui n’est pas réellement un patrimoine et que ça vaut le coup d’économiser un peu d’argent sur l’achat du bois tous les ans et le gérer d’une façon un peu plus marquante
Hervé a rappelé que si autant d’argent est engagé par l’Europe ce n’est pas pour rien : on sait que la biodiversité englobe tout un monde en soit qui aide la planète et est favorable à tous ses habitants.
Concernant la poursuite du chemin, il s’est interrogé sur le fait qu’une fois le chemin réalisé, si cela aurait encore du sens de faire les démarches auprès de la commission européenne, compte tenu de l’impact.
Chloé, souligne que l’impact n’est pas minime quand on abat un arbre qui a mis 30 à 50 ans à pousser.
Stéphane H. intervient pour demander à ce qu’on ne fasse pas de ce sujet un débat d’idée entre une vision de la nature d’un côté et une gestion raisonnée du bois de l’autre. Il trouve néanmoins le chemin peu esthétique et comprend qu’on pourrait s’orienter vers des chemins piétonniers. Il trouve que c’est tout de même un sujet important (Guy rappelle qu’il s’agit de décisions prises lors d’assemblées générales annuelles)
François,
L’intérêt d’une étude européenne porterait sur une surface importante de bois. Hors les bois ont été découpés et l’étude aujourd’hui porterait sur une petite surface (bois Bigo, Forgeot , Decroix).
François connait bien le bois pour y avoir chassé pendant 50 ans et entretenu des sentiers. Aujourd’hui un certains nombre de chemin sont obturés, mais les chevreuils font aujourd’hui les sentiers.
Des constats :
◦ il n’y a plus de lapin,
◦ de moins en moins de bécasses,
◦ on est envahi de Houx qui limitent l’aération.
◦ Les chasseurs sont favorables aux petits sentiers.
◦ Il devient de plus en plus difficile d’exploiter le bois et trouver quelqu’un pour le faire, achète maintenant son bois
Philippe H :
◦ pour le cas où l'on ferait appel à un prestataire sur le bois, il souhaiterait que le contrat prévoie qu’aucune bûche ne soit enlevée avant que tout le bois ait été coupé, compté et évalué.
◦ Il se dit opposé aux chemins tels qu’ils ont été faits (« autoroute »). Même s’il se montre hésitant par rapport au discours et à la proposition d’Hervé, il est favorable à un moratoire pendant 2 ans , le temps d’étudier si on doit faire ou non.
Autres intervenants non identifiés :
◦ Certains arbres couchés dans la forêt ne sont pas esthétiques et ce serait dommage de ne plus pouvoir intervenir pour les enlever.
◦ Certaines voix se sont prononcées pour indiquer que c’était l’occasion de se poser des questions et peut-être que chacun s’implique un peu plus (notamment sur la question des sentiers).
◦ Une question a été posée pour savoir si l’on pouvait poursuivre le chemin de manière un peu différente -> Guy et Stéphane ont précisé que sur sa fin le chemin serait plus étroit et même terminé à la débroussailleuse sur sa partie haute.
◦ La question du moratoire a été proposée au vote par Hervé, mais cela a engendré une grande confusion et les débats ont été arrêtés par le président.
Note explicative faisant suite à notre AG du 15 août 2020
Chère famille,
Lors de notre AG du 15 août 2020, le conseil d'administration a été reconduit tel qu'il était, pour 3 ans. En effet, personne d’autre n’a fait acte de candidature.
- C’est ce conseil d’administration qui administre notre association dont l’objet est de gérer, de maintenir et éventuellement d’augmenter le patrimoine familial transmis par Henri Decroix à ses descendants (bois, prairie, court de tennis), de perpétuer le souvenir de la famille Decroix par l’organisation de réunions périodiques, et, de façon plus générale, de contribuer, à travers la gestion de ses biens, au maintien du caractère de la valleuse de Vaucottes .
- De par son origine et ses statuts, notre association familiale se compose exclusivement des descendants de Henri Decroix ou de leurs ayants droit familiaux, membres fondateurs et adhérents actifs .
- Il faut se souvenir que : Les membres fondateurs sont ceux qui ont donné à l’association, à fonds perdu, l’argent nécessaire au rachat des bois, du tennis et de la pâture et au fonctionnement de l’association à ses débuts, en juillet 2000. C’est grâce à eux et par eux que l’âme de Vaucottes a pu être protégée, suivant en cela l’esprit de nos ancêtres.
Il s’agit de Annette Boniface(†), Jacques Collette (†), Geneviève Collette, Bertrand Collette, Bruno Collette, Marie Bigo(†), Elisabeth Bigo(†), Francis Decroix, Réginald Decroix, Patrick Decroix, Arnaud Decroix, Thérèse Decroix(†), Antoinette Boutemy(†), Jeannette Boutemy(†), Thérèse Forgeot(†), Philippe Hareng, Francine Hareng(†), Jacqueline Hareng, Yvette Hareng, Nicole Hareng, Marie-Claude Chivot, Francis Watine (†), Alain Watine, Marc Watine, Xavier Watine , Guy Watine.
Concernant la gestion de notre association
- Le conseil d’administration peut créer des commissions composées d’adhérents ne faisant pas partie du conseil.
- Le conseil d’administration, suivant les besoins de la gestion des biens de l’association, peut décider de faire appel à des entreprises ou à des conseils professionnels.
- Le Président représente juridiquement l’association
- Lors de l’assemblée générale, seules sont traitées les questions à l’ordre du jour
Ces points extraits de nos statuts étant rappelés je souhaite revenir sur notre Assemblé Générale du 15 août 2020, car il y a eu un moment d’incompréhension, voire de tension, entre plusieurs adhérents, ce qui, malgré la gentillesse de tous m’a laissé un petit goût amer.
Peu de temps avant notre AG, Hervé Chavanne (fils de Francine Hareng et Pierre Chavanne) m’a rencontré pour me faire part de sa vision de la gestion des bois consistant notamment à laisser faire la nature.
Comme ce sujet semblait lui tenir à cœur, je lui ai proposé de faire, lors de notre AG, un court exposé de ses idées à nos adhérents.
Dans son exposé Hervé a indiqué que la gestion proposée consistait à laisser faire la nature, un développement de l’écosystème exempt d’intervention humaine, avec pour objectif de concevoir une forêt de production aussi semblable que possible à son équivalent naturel, et ce, sous contrat avec l'administration concernée, en application de textes européens pouvant ouvrir droit à des subventions contre des contraintes et des contrôles.
Après cette intervention j’ai proposé à Hervé de présenter, les tenants, les aboutissants et les contraintes découlant de ce mode de gestion en comité réduit , c'est-à-dire à la commission bois (composée de Stéphane Tiret, François Forgeot et moi) commission à laquelle il serait intégré; mais Hervé, soutenu par plusieurs adhérents, a demandé le vote d’un moratoire visant à bloquer toute action d'entretien durant la période d'étude.
Cette question n’étant pas à l'ordre du jour ne pouvait donner lieu à un vote, car les personnes (nombreuses) ayant donné des pouvoirs, n'étant pas informées auraient pu demander l'annulation de cette assemblée, ce qui, compte tenu du sujet, apparemment sensible, n’aurait pas manqué de se produire et c’eut été bien ennuyeux .
Bref, des avis divergents ont été formulés, mais la passion aidant, le débat est un peu parti en vrille ! J'ai donc préféré arrêter la discussion, assez arbitrairement je l’avoue, pour éviter que ça ne dégénère plus et pour passer à la question suivante.
Peut-être le coronavirus a-t-il eu une mauvaise influence sur nos humeurs et notre humour.
Quoiqu’il en soit, préférant l’harmonie aux conflits perturbants, à la lueur de cette expérience, je pense que désormais nous éviterons des débats de fond sans étude préalable en commission .
Cela dit, je ne doute pas de la sincérité des partisans de « laisser faire la nature », et c’est d’ailleurs ce qui est déjà pratiqué en grande partie dans nos bois, d’autant plus que les cavités (fours à chaux) étant classées Natura 2000 dans le cadre de la protection des petits rhinolophes (chauves-souris), nous avons la recommandation de laisser pourrir sur place des arbres tombés au sol afin de nourrir ces petites bêtes, mais nous devons quand même effectuer un minimum d’entretien.
En effet, notre bois n'est pas une forêt domaniale, c’est juste un petit bois familial d’ à peine 8 ha comprenant l’espace tennis.
L’avantage de ce peu de surface, c’est de n’être soumis à aucun plan de gestion obligatoire, en revanche nous gardons l’obligation d'entretien et de sécurité des lieux (responsabilité civile). Le bois, comme tout bien, doit donc être géré « en bon père de famille », qu’il soit clos ou ouvert.
La notion de bon père de famille issue du latinisme, bonus pater familias, est un standard juridique toutefois supprimée par le parlement en 2014. Le bon père de famille se veut prudent, diligent, attentif, soucieux des biens et/ou des intérêts qui lui sont confiés. L’Assemblée nationale a le 21 janvier 2019 remplacé tout cela par gestion raisonnable et antérieurement les écologistes avaient fait voter un texte pour remplacer la notion de « jouir des lieux en bon père de famille » par « paisiblement » .
Ce qui revient à gérer nos bois de façon raisonnable et paisible.
Nos bois ont de tout temps été un lieu de promenades et une aire de jeux pour les plus jeunes, c’est pourquoi ils doivent rester accessibles, il doit faire bon y flâner.
Ce sont les personnes qui y vont qui font les sentiers en commençant par les chasseurs et, évidemment, les animaux sauvages et si les sentiers humains se dégradent c’est que les promeneurs s’y font rares.
A propos des chasseurs, il s’agit de quelques membres de l’association qui en période hivernale pratiquent, sous contrat avec l’association, une chasse raisonnée motivée par la préservation et la réintroduction des espèces dans un milieu favorable, ce qui contribue aussi à la protection des cultures voisines.
J’ai bien noté que refaire des sentiers serait apprécié, toutefois, paradoxalement, les bonnes volontés spontanées ne se sont jamais manifestées, pourquoi ? Sans doute parce que ce n’est pas l’activité préférée durant les vacances, ce qui évidemment n’est pas condamnable, c’est juste un constat. Mais peut-être est-ce un travail qui pourrait être effectué par une personne rémunérée...ou, comme cela a été suggéré, faire une journée « entretien des sentiers » éventuellement avec un pique-nique, ça pourrait être « sympa ».
En tous les cas, le devoir d’entretien et de mise en sécurité des lieux nous interdit de laisser les bois à l’abandon.
Martine Chalvet (maître de conférences à l'Université de la Méditerranée, et spécialiste de l'histoire de l'environnement et des paysages.) nous rappelle que « Dans le domaine environnemental, la progression des bois se révèle paradoxalement peu favorable à la bonne santé des forêts. « Délivrées » de toute intervention humaine, les réserves biologiques ont permis d’établir des vérités qui vont à l’encontre des idées reçues. Livré à lui-même, un bois se dégrade. Il s’embroussaille avec des peuplements denses et impénétrables et devient rapidement inhospitalier, fermé et surtout vulnérable. »
Le président de l’AVDHD
Guy Watine